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Connaissez-vous cette sensation lorsque vous vous replongez dans un film ou un livre de votre enfance ou votre jeunesse qui a laissé une empreinte en vous et que vous constatez avec dépit que la délectation de l’époque n’y est plus ? Sans vous en rendre compte vous êtes devenu une nouvelle personne. Cette expérience vous permet de mesurer subitement l’ampleur de votre transformation interne alors même que ce processus a été imperceptible au quotidien.
C’est de cette manière que j’envisage le processus thérapeutique : une transformation progressive qui vient de l’intérieur et va modifier votre rapport à vous-même et au monde . J’aimerais vous détailler en quoi la pleine conscience nous permet d’atteindre cet objectif en quelques points.
De nombreuses recherches ont montré que la pratique de la pleine conscience avait une influence déterminante sur notre cerveau : en seulement 2 semaines et avec une pratique quotidienne de 30 minutes, il est possible de voir grâce à l’imagerie médicale des changements significatifs dans la structure de votre cerveau. Les changements perçus vous permettent de prendre de meilleures décisions, d’être moins réactif au quotidien et d’être plus résilient face au stress. Je souhaite vous montrer en quelques points comment la pleine conscience opère en vous afin de vous aider à devenir une meilleure version de vous-même.

La pleine conscience, c’est quoi ?

« État de conscience qui résulte du fait de porter son attention, intentionnellement, au moment présent, sans juger, sur l'expérience qui se déploie instant après instant » (Kabat-Zinn, 2003). Lorsque vous allez dans un nouveau restaurant et que l’on vous sert votre premier plat, vous l’observez, le humez et le dégustez. Nous pouvons dire que vous êtes à ce moment-là en pleine conscience, connecté(e) au moment présent et que vous ne vous laissez pas parasiter par les pensées rattachées au futur ou au passé. L’état de pleine conscience désigne le fait d’être conscient des sensations qui vous habitent et des émotions et pensées qui vous accompagnent . Nous pouvons faire des exercices qui favorisent ce rapport au monde et qui se sont avérés très bénéfiques pour la santé mentale.

La pause d’introspection

« Entre le stimulus et la réponse il y a un espace ... Dans cet espace est notre pouvoir de choisir notre réponse. Dans notre réponse résident notre croissance et notre liberté. » Victor Frankl

Nous sommes souvent pris dans une bulle de réactivité : nous réagissons sans même nous rendre compte que nous réagissons, par exemple en critiquant, jugeant, en nous refermant sur nous-même ou en attaquant. La pleine conscience vous propose d’insérer une pause de connexion et de marquer un temps entre le stimulus et la réaction . De cette manière vous reprenez le contrôle sur votre vie. C’est la différence entre ce que nous appelons « la réaction » et « la réponse ».

La connexion au corps

Avez-vous pris le temps aujourd’hui de sentir votre corps ? Vous souvenez-vous du moment où l’eau a coulé sur votre peau sous la douche ou de votre première gorgée de café ce matin ? Notre cerveau est ainsi fait : il anticipe, organise et se remémore. En soi, c’est une grande avancée neurologique mais à l’excès, cela nous vole ce que nous avons de plus précieux : l’instant présent. Car la vie ne se déroule pas comme un film dans notre tête, la vie c’est cette multitude d’instants mis les uns après les autres que nous pouvons vivre pleinement. Or les études ont démontré que plus nous sommes stressés et plus nous perdons notre connexion au corps. En outre, plus nous vivons dans notre tête (dans les projections du futur ou les regrets du passé) et moins nous sommes heureux . La connexion au corps est donc le moyen de se réapproprier sa vie en étant pleinement présent à chaque instant mais aussi une manière efficace de prendre soin de votre santé mentale. Je vous guide à travers des exercices simples afin de réactiver votre connexion au corps.

La bienveillance

Il n’y a pas de pleine conscience sans bienveillance ! Cet allié fondamental au quotidien a été largement étudié ces dernières années et son utilité au sein du processus thérapeutique a été démontrée (cf le travail de Kristin Neff et Chris Germer). Je constate que l’élément central de la thérapie est l’évolution du regard que le patient porte sur lui-même, de cette manière l’émergence de la bienveillance représente pour moi le début et la fin de l’accompagnement thérapeutique . Le début car il s’agit dans les premières séances d’amener à la conscience la manière dont nous nous parlons et dont nous nous traitons. Lorsque nous commençons à l’observer, cela marque souvent un contraste : nous sommes beaucoup plus durs avec nous-mêmes qu’avec les autres. Au lieu de nous motiver, nous sommes stricts, punitifs et nous laissons la peur et la honte prendre le dessus.
La bienveillance marque également la fin de la thérapie car lorsque le patient a intégré cette voix bienveillante à son monde, alors il/elle peut faire face à toutes les situations difficiles de la vie . Il/elle est devenu(e) son propre thérapeute. Ces quelques éléments de la pleine conscience sont au centre de la pratique thérapeutique et vous permettent de renouer avec la personne que vous êtes, loin des injonctions et croyances limitantes. Je vous invite à prendre rendez-vous avec moi afin d’explorer ce potentiel.